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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 13:17

Il était une fois, il y a de cela bien longtemps, dans un pays très lointain ; 3 personnages peu ordinaires ; un petit chaperon vert, une grand-mère assez jeune et un très vieux loup.

Le petit chaperon vert était appelé ainsi parce qu’elle portait une capeline de couleur verte, une capeline, c’est un vêtement avec une capuche, elle n’avait ni frère, ni sœur et passait tout son temps dans la forêt. Elle n’avait peur de rien, ni des bêtes sauvages, ni des araignées, ni de la nuit, ni de marcher dans la boue. On peut même dire qu’elle  adorait marcher dans la boue et s’en mettre partout. « Allez hop disait sa mère en la voyant rentrer toute crottée tous les soirs, à la douche et toute habillée s’il te plaît ! ». Le petit chaperon vert sautait dans la boue comme d’autres dans une piscine avec  la ferme intention d’en faire gicler partout. 

La grand-mère vivait seule dans une vieille maison délabrée. Elle vivait seule sans chat, ni poule, ni mari. Tous avaient fui la maison au fil des années tant cette vieille dame était une femme désagréable.

C’est le chat qui était parti le premier, puis la poule, puis le mari. Elle avait regretté la poule.

Elle ne parlait pas mais hurlait. Elle ne disait ni bonjour, ni merci, ni s’il vous plaît. Ne se lavait jamais les mains avant de passer à table, ni ne se brossait les dents juste après. Pour tout dire, elle sentait mauvais et pas qu’un peu. Et il lui arrivait même lorsqu’il y avait du monde de dire des gros-mots.

Qui plus est, cette vieille grand-mère avait un autre défaut, rédhibitoire celui-là,  elle ne laissait jamais de nutella, ni de chocolade au petit chaperon vert quand c’était l’heure du goûter. Beurk, j’aime pas cette grand-mère.

Le loup, lui, était gentil comme un agneau et même s’il n’était pas mouillé, il était un peu comme une poule mouillée. Gentil et épuisé, il avait passé sa vie à courir dans la forêt afin d’arriver chez mère-grand avant le petit chaperon vert, il avait aussi passé sa vie à souffler sur les maisons des 3 petits cochons. Ce loup-là avait toujours eu le mauvais rôle dans toutes les histoires du monde. A chaque fois qu’une maîtresse ou qu’une maman racontait une histoire, il mettait sa tenue de méchant loup et s’empressait de filer jouer un personnage qu’il avait fini par détester.

Bien malgré lui, il avait fait peur à des millions d’enfants. Et pendant les histoires et pendant les cauchemars. Croyez-vous qu’il soit si facile d’être méchant ?  

Lui aurait voulu être cuisinier comme Ratatouille ou princesse comme Cendrillon.  Il aurait bien aimé être Dora l’exploratrice.  Mais à chaque fois, on lui avait fait jouer des rôles de loup. Tes oreilles sont trop longues pour jouer Dora, et Cendrillon n’a pas de queue, ne cessait-on de lui répéter. Tu es bien trop gros pour être Ratatouille s’était-il même entendu reprocher.  Las, le loup était las. 

 Tu l’auras compris, c’est toujours de ce loup-là que l’on parle quand on raconte une histoire de loup. Surtout, quand dans l’histoire ; le loup a le mauvais rôle. Au début, ça le faisait bien rire. Mais à force, il avait fini par se lasser. T’aimerais, toi, passer pour un(e) idiot(e) dans toutes les histoires ? Ou un(e) méchant(e) ?

Et bien lui c’est pareil. Ras le bol, crotte, zut,  caca boudin. Ce loup avait décidé de rester chez lui, une bière à la main, à regarder à la télévision « debout les zouzous », tous les matins. Non mais !

…..

Donc ! Un jour, la maman du petit chaperon vert donna à sa fille 3 galettes, un pot de beurre et un petit pot de miel pour qu’elle l’emmène chez mère-grand.

Le petit chaperon vert refusa.

La maman insista,

le petit chaperon vert refusa en faisant un caprice,

la maman tint ferme,

le petit chaperon vert se roula par terre mais rien n’y fit, quand faut y aller, faut y aller. 

Elle prit les 3 galettes, le pot de beurre et le miel et fila dans la forêt. Là, rien ne se passa.  Pas le moindre morceau de loup, ni de vermisseau. Aucun loup caché derrière un arbre, ni dans les fourrés. Cela faisait à peine 10 minutes qu’elle était partie que déjà elle arrivait chez mère-grand. Elle frappa à la porte. Le loup poursuivait sa sieste à l’ombre d’un grand cèdre.

-         Mais qui vient me déranger à cette heure-ci entendit-elle à travers la porte ?

-         C’est moi, mère-grand, le petit chaperon vert

-         Et que me veux-tu ? gronda la vieille mégère

-         Je viens t’apporter un peu de beurre rassis, du miel où nage une colonie de fourmis et des galettes trop vieilles pour qu’on les mange. Maman m’a même dit qu’elle te gardait encore un peu de soupe mais qu’elle préférait attendre que le tout soit bien moisi pour me la faire porter.

-         Fichtre dieu, Fiche-moi le camp, hurla la vieille.

Le petit chaperon vert ne se fit pas prier. Et comme elle ne tira pas la chevillette, la bobinette ne chéra point. Puis alla d’un bon pas  voir son ami le loup. Celui-ci se prélassait, baillait aux corneilles et pensait à des trucs sans importance. Comme par exemple : est ce qu’il me reste du pain pour ce soir ou y’a quoi à la télé tantôt ?

Elle sonna à sa porte, le loup lui ouvrit lorsqu’il reconnut son agréable petite voix et l’invita, sans se lever, à entrer. Tourne la poignée, rien ne chèrera mais ce sera ouvert, lui dit-il. Ce qu’elle fit sans se faire prier. Mouah, mouah, mouah, mouah. Ça, c’est le bruit des bises qu’ils échangèrent. Le loup devina d’où venaient le beurre, le miel et les galettes. Il regretta bien un peu d’en avoir tant fait à une certaine époque pour aussi peu de résultats.    

Et les deux compères, copains comme cochons, partagèrent un goûter délicieux fait de galettes, de miel, de beurre et de Nutella que le loup ne sortait que pour les grandes occasions.

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