J'ai aimé un spectacle de 50 minutes qui parle du vécu de la maladie, ici un cancer, par une enfant de 11 ans.
C'est dans le cadre de l'Abracadabrantesque, un festival d'une quinzaine de jours qui vient de se terminer sur Bègles. Bègles, c'est une ville de gironde, frontalière de Bordeaux, une petite ville au passé cheminot et de sécheries de morues.
Les stéthoscopes sont des clowns professionnels qui interviennent dans les hôpitaux pour enfants..Le spectacle de la semaine dernière au TNT montre ce que vit l'enfant au quotidien lorsqu'il est atteint d'un cancer. L'auteur
utilise comme procédé la lecture de son journal intime par l'enfant. C'est classique mais ça fonctionne bien.
On entre assez vite dans l'univers de la maladie, l'annonce de la maladie en termes trop techniques pour que l'enfant y comprenne quoi que ce soit, le rôle que les adultes jouent, (la mère présente, le père qui travaille, la marraine aux cheveux rouges, le grand père pêcheur, la grand-mère gâteau), mais aussi les phases de renoncement et puis le premier contact avec le clown.
C'est grave mais pas triste, c'est interprété par une femme seule sur scène, dont je n'ai pas aimé la voix, puis je me suis laissé prendre par le récit de l'enfant. Le journal est à la fois factuel, "j'ai rendez-vous demain pour savoir si je suis en rémission" et plein de ses ressentis face à la maladie et aux traitements (chimiothérapie, numération, ponction lombaire).
Certains thèmes sont traités longuement, le désespoir de l'enfant, sa colère face à la maladie, son besoin de retourner avec les autres, de voir sa petite soeur. L'auteur de la pièce, à l'occasion du débat qui fait suite, explique que la fratrie souffre terriblement dans ces moments-là de ne pas voir l'enfant malade.
Je retiens une scène en particulier, celle de l'entrée du clown dans la chambre de l'enfant. Le clown frappe à la porte (et là le jeu de l'actrice est très bon) "bonjour Sophie" et mime un animal, l'enfant rejette une première fois le clown, alors le clown ressort le clown dit en refermant à la porte "j'ai dû me tromper de personnage", elle n'insiste pas davantage laissant l'enfant exprimer son refus et pourtant elle frappe à nouveau, avec un autre personnage, même refus de l'enfant et à nouveau ce "j'ai dû me tromper de personnage" qui laisse une porte ouverte. Elle en recherche un autre, et l'enfant tout en refusant l'entrée de sa chambre, instaure un dialogue, quelque chose comme "moi aussi j'ai un chat".
On les trouve là : http://www.lesclownsstethoscopes.fr/