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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 15:30

C'est Charlotte hier soir. Et c'est le jeu des devinettes où il faut trouver un animal. 
 
Ca y est, elle a un animal dans la tête. On a tout essayé avec Nina. On sait qu'il ne vit pas sur terre, ni dans les eaux, ni dans les airs, que c'est un animal réel, de notre époque, qu'elle en a déjà vu et qu'elle s'est faite mordre par l'un d'entre eux. Quand je lui dis, parce que ça fait quand même 20 minutes qu'on cherche, qu'elle ne s'est jamais faite mordre par un animal, elle répond que "oui papa mais il avait la bouche fermée".
 
"Un cheval alors ?"
 
"Non papa".
 
On demande un premier indice. 
 
"Il fait "pripri" et "fouaf-fouaf" à la fois".
 
Essayez, vous verrez que c'est quand même pas très évident. J'ai alors demandé un second indice.
 
"S'il te plaît Charlotte aide-nous". Ce qu'elle fit sans moucheter en me regardant droit dans les yeux.
 
- Son nom commence par "züber" - je parle toujours de l'animal de Charlotte - et elle en a très souvent vu en Espagne. Là c'est elle qui ajoute.
 
Et je finis par comprendre que ma fille de 3 ans et demi est en train de me mener en bateau. Pire qu'elle se fout de nous. Effrontément, le regard franc. Elle ne sourit même pas, elle attend qu'on trouve.
 
Nous dépités, presque d'une seule voix : "Ben il existe pas ton animal"
 
"Si papa, répond la sale gosse, tu donnes ta langue au chat ?"
 
Oui, arrivé je à exhaler, étendu de tout mon long, sur le dos à même la moquette, bras en croix. Vivant sans doute mes derniers instants sans Prozac.
 
"C'est un opérique" dit-elle.
 
Grrrrrrrrhhhhhh........... Charlotte

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27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 14:15
Charlotte tout à l'heure,
 
je la couche, nous sommes tous les 2 dans la chambre, ses deux soeurs en sont sorties quelques minutes auparavant.
Charlotte fait un pêt,
Moi, t'as pas pété Charlotte ?
Non papa,
Ben c'est qui alors,
Ch'sais pas papa, c'est pas moi, c'est Nina et Marie,
Mais elles ne sont pas là, on n'est que tous les 2,
Je te promets papa, elle dit ça en soutenant mon regard et en souriant légèrement mais sans se laisser déborder par le sourire,
Bon je te crois,
C'est pas moi papa, parce que mes fesses ont pas bouzé, Quand on pète, on a les fesses qui bouzent.
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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 14:19

charlotte août

Charlotte m'a dit qu'elle voulait acheter un papa, pour en avoir un à elle. Alors voilà, je vous annonce que je ne suis plus à vendre.     

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12 février 2008 2 12 /02 /février /2008 21:16

Charlotte me quitte à l'instant pour remonter dans sa chambre,
"papa j'ai du chagrin", m'a-t-elle dit en réprimant un sourire pourtant pas facile à réprimer,
"viens me voir que je te fasse un calin, pour faire passer ton chagrin",
elle fait le tour du canapé, je la prends dans les bras, je lui fais un calin,
"ça y est c'est passé ?" demandé-je.
"Oui papa mais j'ai encore le chagrin à moitié".
"Reste encore un peu dans mes bras alors ! Et là ça va mieux ?
"J'ai encore plein de moitiés papa"
Moi, "montre-moi", elle s'écarte un peu de moi, tend les bras et dit "j'ai du chagrin gros comme le soleil", sans le moindre petit signe qu'un truc ne va pas. Rien au coin des lèvres ou des yeux qui pourrait me laisser penser que quelque chose ne va pas.
Bon chérie je pense que tu peux y aller maintenant. Elle redescend, ravie.

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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 21:22

La semaine dernière, nous sommes à table tous les 3, j'apprends à Charlotte qu'elle sera maman un jour, comme sa maman.

C'est une révélation, elle en est très étonnée.

 "Ah bon, papa?", et se met à réfléchir, (ça dure plusieurs secondes) et doucement à se faire à l'idée

Puis commence à se marrer et à prendre un air réjoui. L'expression du visage de Charlotte est directement connectée à son âme, on y lit tout. Tout le temps.

Charlotte est sans calcul. Jamais. "Tout le temps", "jamais", les expressions la résument.     

C'est Nina maintenant qui poursuit en disant que ses enfants, y'en aura deux, s'appeleront comme ci et comme ça".

Et toi Charlotte, comment ils s'appelleront tes enfants ?

Alors Charlotte réfléchit (ça dure plusieurs secondes) et dit : "ben je sais pas papa, je vais leur demander".

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21 novembre 2007 3 21 /11 /novembre /2007 16:18
20 novembre
Nina avait quelque chose de très important à me dire lorsque je suis arrivé à l'école, "j'ai perdu des billes dans la classe et je n'arrive pas à les retrouver", je lui ai demandé dans quelles circonstances. Bref, je me suis intéressé à cette histoire qui devait bien arriver un jour. Elle me raconta que les billes étaient dans leur trousse rose, qu'elle avait montré ces billes à quelques enfants et qu'elle allait les retrouver mais qu'il fallait qu'elle puisse monter en classe.
Ce qu'elle a essayé de faire avant d'en être empêchée par les agents d'entretien. Je sentais l'affolement monter. Je fis l'hypothèse sans la gronder que peut-être ces billes lui avaient été volées. Et qu'on ne les retrouverait peut-être pas. Là, Nina s'est mise à pleurer très fort et à me dire qu'il n'y avait pas de voleurs dans l'école et qu'elle ne comprenait pas pourquoi je disais cela. M'accusant de faire une telle hypothèse. "J'en ai marre avec tes histoires de voleurs".
Je réalisai qu'elle découvrait là quelque chose d'inadmissible dans son esprit d'enfant. On ne se volait pas, cela ne pouvait être qu'une perte, s'attribuant à elle-même la responsabilité de la disparition de ces billes.
Nous aviopns pris soin le matin de ne prendre que quelques billes, une dizaine dont 2 très grosses, les plus jolies, disait-elle. Déjà eklle était sortie en pleurs de la voiture incapâble de décider par elle même de se limiter.
J'assistais impuissant à l'un des moments d'apprentissage de notre petite fille. J'avais envie de tout réparer, de dire "Chérie, on va en racheter", tout en pensant que cette situation devait servir à quelque chose et qu'elle perdrait sa fonction d'apprentissage si j'intervenais ainsi. Je ne le dis pas. Et ce silence me coutait. 
Puis progressivement, elle s'est calmée, pas si facile alors que Charlotte en rajoutait, confirmant que peut-être elle s'était faite voler ses billes, hein papa. Elle s'est rassurée aussi en voyant que celles laissées dans la voiture n'avaient pas bougé.
Son point de vue a évolué au fil des minutes. Cela ne pouvait pas être les joueurs de billes mais d'autres enfants qu'elle ne connaissait pas. Elle se faisait progressivement à l'idée.
Et ce matin , elle n'est partie qu'avec une bille, c'est elle qui l'avait décidé. J'ai vu ma petite fille grandir d'un seul coup.
 
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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 13:50
ce petit moment, hier soir, les lumières éteintes, me fait penser à une envie d'écriture sur de petits moments, des petites poésies de la vie,
comme ces moments que je relève tout le temps quand je marche à côté de l'une de mes filles et qu'elle me prend la main, l'expression qui me vient à ce moment-là est "subrepticement", elle le fait subrepticement.
Je viens de chercher la définition à l'instant, "subrepticement" ne convient pas, je voulais désigner un geste que je n'attends pas, que la petite fait inconsciemment, bien sûr qu'elle n'y pense pas, un geste essentiel, sans calcul sans se demander comme elle le fera plus tard comment son geste sera perçu, une archéologie du geste, un geste archéologique, avant les mots, qui perturbent quand même beaucoup nos gestes, un geste d'avant la pensée.

ce que zineb répondait :
"spontané: pour la menotte de ta fille qui se glisse
dans  la tienne.
pour celui que j'ai vécu hier, ce n'est pas la
poésie que je retiens...c'est son côté suspendu,
atemporel. Cette petite parenthèse qui s'ouvre là.
une pause, une respiration. un moment
d'hyperconscience, détergente: elle nettoireait alors
la trame du temps, à ce moment-là précis.
et pour ceux quand tu marches, s'ils ressemblent aux
miens, c'est des moments de magie (ou poésie
dis-tu)...à moi 'magie' me parle plus, car ce sont
des moments où ma perception transfigure la
perception habituelle que j'ai des choses pour me
faire accéder à me semble-t-il la beauté en chaque
chose, et je vis ces moments -rares- comme si je
flottais.
mais sans doute est-ce différent de ce dont tu parles
toi, plus dans "la poésie dans" les choses, les
petits plaisirs, la simplicité...je les connais aussi
ceux-là, mais aucun autre mot me vient, il y en a
bien un qui danse au bout de ma langue mais il se
dérobe!"
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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 10:22

http://picasaweb.google.com/lh/photo/iQiIBbCZE8nS-DIW4CHmCZF-cfo6EyaA-G4LGyhGRQs?feat=directlink,

J'adore cette vidéo qui montre bien la volonté de Charlotte de faire toute seule et la démarche de Nina de lui montrer en douceur.

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5 mai 2007 6 05 /05 /mai /2007 15:15

Charlotte sort des toilettes. Elle a pris une feuille de papier hygiénique, s'est essuyée, l'a pliée, s'est essuyée, l'a repliée, bref jusqu'à avoir un petit confetti très sale. Qu'elle ne pouvait plus plier.
Qu'à cela ne tienne, elle l'a alors roulé en boule dans sa main pour en faire une chose encore plus petite.
Et comme elle ne savait pas quoi en faire, elle a été la mettre dans la poubelle de la cuisine (et non dans les toilettes).

Puis s'est essuyée les mains très consciencieusement
...
...
....
 
  sur son pantalon.

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22 avril 2007 7 22 /04 /avril /2007 13:29
22 avril 2007

Nina commence à mettre en cause mes histoires, lorsque je lui dis que la fontaine a réellement des pouvoirs magiques, elle me demande comment je le sais, lorsque je lui dis que c'est un monsieur qui me la dit, et que ce monsieur m'attendait depuis dix ans, elle me dit que l'on ne peut attendre si longtemps, parfois je lui réponds que ces histoires existent si elle le souhaite ou je réponds "bien sûr que non, cette histoire est imaginaire" mais je ne me démens jamais en bloc, elle croira ce qu'elle a envie de croire, Nina est toujours aussi avide d'histoires, 
un jour elle m'a demandé si un jour j'aurais épuisé toutes les histoires, j'ai répondu que je ne pensais pas mais que parfois je n'avais pas envie de raconter des histoires, ou que je n'y arrivais pas, je ne peux alors que raconter des petites histoires-virgule. C'est ainsi. Je me suis rendu compte il ya quelques semaines en lisant des récits de voyage que mes histoires étaient très peu sensorielles, pas de bruit, ni parfums, ni odeurs, ni chuchotements, ni cris, je commence à ajouter cela maintenant et cela ouvre des perspectives. Mes récits commencent aussi à se passer dans des pays et non dans un lieu imaginé, ce qui me permet de dire que les gens sont habillés ainsi ou ainsi, mangent comme cela, je ne savais pas que l'histoire pouvait être un moyen de culture, je le sais maintenant, 
Pas le mien mais celui des minettes,
Charlotte a toujours un rapport très corporel aux histoires, elle me grimpe dessus alors que sa soeur peut se tenir à un mêtre et écouter, elle m'interrompt, prend mon visage entre ses mains, m'interpelle pour regarder un truc, ça c'est quand je raconte, lorsque je lis, c'est différent, elle est alors très attentive.
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